Radical Kitten – Uppercat

Date de sortie : 26 janvier 2024 | Labels : Araki records, Attila Tralala, Cartelle, Contraszt! Records, Domination Queer Records, Dushtu Records, Gurdulu, Hidden Bay Records, La Loutre Par Les Cornes, Seitan’s Hell Bike Punks, Stonehenge Records, Tomaturj, Uppercat Records

Quatre années après Silence Is Violence, Radical Kitten revient avec Uppercat et ce nouveau disque porte bien son nom. Quelques élans inédits dans la mixture punk et écorchée : envolé le monolithisme de façade ; aujourd’hui, c’est bien la diversité qui agrippe en premier. Bien sûr, ça s’inscrit toujours dans un segment flou qui relierait – en se montrant un brin paresseux et pour faire vite – Bikini Kill à Le Tigre mais Radical Kitten trace sa voie et fait son truc sans qu’on ait besoin de raccrocher coute que coute le trio à quoi que ce soit.
Versatile donc, Uppercat : du post-punk angulaire, du punk aigu, des chœurs chauds et bien placés qui introduisent ce qu’il faut de groove pour desserrer les dents et beaucoup, beaucoup, d’urgence. Même si on reconnait immédiatement les traits principaux – à commencer par les voix rageuses – on identifie aussi une densité nouvelle, un changement – subtil certes mais bien réel – qui s’explique principalement par la construction des morceaux.
Moins frontale, un peu plus échantillonnée, laissant des moments où chacun.e peut envahir l’espace, les deux autres à l’arrière-plan, l’ossature renferme aussi quelques îlots de respiration ténue et floue où tous les instruments dialoguent. Bref, si j’étais déjà très accroché à Silence Is Violence, je le suis aussi beaucoup à Uppercat dont je ne regrette à la limite que la trop courte durée.

Ça commence post-punk (l’impeccable Never On Time d’ouverture) et ça vire très vite punk scandé et protestataire (Mouse Trap et ses « Woo ! Woo ! » qui introduisent du « A.CA.B. » ) avant de bifurquer vers la no wave tangentiellement funky (l’excellent éponyme) puis la rage stridente (le plus que jamais nécessaire No Means No !) et ainsi de suite. Empruntant à X-Ray Spex autant qu’à ESG, le tout en quantité tellement infinitésimale que ce que l’on entend, c’est avant tout Radical Kitten et ses obsessions, ses propos queer concernés (et encore, c’est trop réducteur) qu’il faut continuer à répéter, crier, asséner, susurrer, chuchoter, décliner en espérant qu’un jour, ça rentre jusqu’à ce que ça rentre .
Que le contenu soit aujourd’hui accompagné d’un contenant plus arrondi (dont les crocs restent intacts) en renforce incontestablement l’envergure. Alors bien sûr, n’attendez pas un changement drastique dans ce que l’on connaissait déjà du trio (toujours Marin à la basse et Iso à la guitare, Lambert remplace aujourd’hui Marion à la batterie), mais plutôt un épaississement élégant qui frappe avant tout par sa justesse.
7 titres au cordeau, 7 titres qui griffent et égratignent, 7 titres qui font danser les poings serrés, enregistrés et mixés par Manuel Duval, emballé sous une chouette pochette (Luar Del Caos) et diffusé par une palanquée de labels D.I.Y. qui comptent, 7 titres enfin qu’il faudra découvrir, avec tous les autres, sur une scène, en vrai puisqu’il va de soi qu’Uppercat est incontestablement, plus que jamais, sans l’ombre d’un doute, un carton plein.

leoluce

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