Notre récent coup de cœur pour le post-rock des Russes Rec008 nous aura remis sur la piste du très bon netlabel GV Sound, que l’on suivait surtout de loin pour les sorties d’Astral & Shit, pensionnaire de notre compilation Elsewhere. Avant de revenir plus amplement la semaine prochaine sur la discographie récente de ce dernier, pléthorique et souvent fascinante pour peu d’aimer le genre de drone minimaliste aux accents liturgiques dont la beauté se dévoile sur la durée de morceaux-fleuves dont les harmonies évoluent avec une lenteur consommée, intéressons-nous aujourd’hui à un autre compatriote du stakhanoviste de Neviansk, un certain Sergey Epifanov basé quant à lui à Volgograd, dans le Sud-Ouest du pays.
Pas vraiment en reste en terme de productivité avec une petite dizaine de sorties en trois ans, dont les deux premières sur le label Someone Records de l’excellent r.roo, celui qui compose sous l’identité d’Item Caligo privilégie les atmosphère feutrées d’une ambient au ton grave et solennel dont les field recordings, contemplant d’abord la nature et le chant des oiseaux pour laisser place, sur un morceau-titre aux nappes synthétiques presque hantologiques, aux suintements de l’eau dans un souterrain et aux plaintes d’un homme en souffrance, semble évoquer l’isolation et la privation de liberté. Dominée par un piano au spleen neurasthénique dont sourde une profonde tristesse embrassée sans ostentation, Taedet (« Je m’ennuie » en latin) n’est pas sans rappeler les travaux de Leyland Kirby sous son alias The Caretaker ou du temps de l’album Sadly, The Future Is No Longer What It Was, pour ce dépouillement élégiaque appelant la mort comme une délivrance de l’inadaptation, de l’apathie et de la dépression.
Beau disque, à condition bien sûr d’être d’humeur…
Télécharger Item Caligo – Taedet