Ça a parfois du bon de retrouver un groupe exactement là où on l’attendait. Non pas que Crowhurst soit un adepte des recettes toutes faites, ce serait même plutôt l’exact opposé. Mais il faut bien admettre que les sorties de Jay Gambit depuis le début d’année (déjà une bonne demi-douzaine, Aidan Baker n’a plus qu’à bien se tenir) ne nous avaient qu’à moitié convaincu à force de trop vouloir déjouer nos attentes de bruitisme à saigner des tympans (des jams dégénérés de Crowhurst and Montage au dark ambient radiant du bien-nommé The Darkest Point Of The Sun avec Tanner Garza) ou au contraire de trop flirter avec les expériences limites (un S N U F F au titre introductif quasi insoutenable, qui interroge sur notre perception en usant d’extraits, heureusement par la suite triturés à l’extrême, de bandes-sons de véritables snuff movies).
En Nihil and Crowhurst, c’est donc une collaboration comme le Californien les affectionne, à rapprocher de celle de l’an dernier avec l’excellent Black Leather Jesus, groupe du sus-mentionné Garza. Car En Nihil and Crowhurst, c’est aussi et surtout une bonne grosse tranche de harsh noise atmosphérique et insidieux comme Jay Gambit les aime et les maîtrise désormais jusqu’au bout du larsen, avec son crescendo de tension stridente et futuriste en face A puis son monolithe sismique tout aussi malaisant en face-B : une… recette (?) abrasive et viciée qui a fait ses preuve chez Crowhurst et qui nous en met une fois de plus plein les tympans pour pas un rond.
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Pas mal du tout, ça!