Lapilli et débris osseux jonchent le sol gris de cendre qu’arbore la pochette de cette collaboration entre le droneux brésilien Gilmar Monte (à l’honneur de cette même rubrique en juin dernier pour le vaporeux et abstrait Moving Still) et le soundscaper dark ambient slovène Zoran Peternelj venu du dub ambient et de la techno old school. Malgré ce background électronique, difficile néanmoins de savoir qui fait quoi sur A World Apart, Gimu nous ayant également habitués à l’usage de beats minimalistes noyés sous ses textures mouvantes agencées en flux magnétiques, tant et si bien que le Young Vocanoes introductif, avec ses discrètes pulsations martiales et ses soubassements grondants, pourrait aussi bien être issu de l’une de ses sorties solo.
Qu’importe, la suite s’avère plus ouverte et l’osmose est parfaite entre les deux musiciens, qu’il s’agisse de gravir armé d’un piolet et de broches à glace les pics gelés de Summits où se réverbèrent telles des lames de lumière tranchantes comme des rasoirs les rayonnements d’un soleil de plomb, d’arpenter la vallée spectrale d’un Dead Plains aux allures de désert de sel que des arpeggiators de synthés vintage ourlés de drones éthérées ouvrent sur des cieux constellés d’étoiles, de plonger dans les courants tourbillonnants de The Lush Fields I’d Run To jusqu’à en perdre pied et frôler le vertige des grands fonds dans la lueur opalescente des fourmillements électroniques zébrés de bourdons abrasifs, ou de finalement décoller pour l’espace avec Igneous, à la découverte d’autres constellations (Gulf).
Belle découverte que ton blog. Cette musique me parle d’emblée et je me laisse vite entraîner jusqu’aux cendres. Cette apparition-disparition m’a fait faire un beau voyage. Merci.
Merci à toi !